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Billet d’humeur #9 | Une_évolution/révolution

par ici

« Un seul trou suffit à faire une une passoire ». [Philippe_Labarthe, dit Ylipe]

C’est un joli mot, révolution.
Ça évoque le bouleversement, le changement, la renaissance, le renversement.
Pourtant d’un point de vue mathématique, une révolution est un tour complet pour revenir au même endroit.  Un inoffensif tour de manège.
Alors, finalement, à quoi ça sert de bouger, si c’est pour se retrouver au point de départ ? Une révolution comme « retournement total » ou « tour pour rien » ? La  Révolution Française, par exemple,  a tenté de mettre fin à un pouvoir autoritaire royal… pour voir débarquer un empereur  10 ans plus tard, suivi de près par un défilé d’autocrates pendant plus de 60 ans.
Donc apparemment un tour pour rien.
Mais pendant ce tour, les idées ont changé, elles, plus durablement.
Ce qui semblait inenvisageable auparavant est devenu une pensée commune. Un ordre différent, avec fin des privilèges aristocratiques et valorisation de la voix du peuple, est devenu un idéal accessible.  Et même si la monarchie a fini par revenir, c’était trop tard pour faire comme si de rien n’était.
C’est peut être comme ça qu’il faut envisager les révolutions : comme le point de départ d’une évolution.
Un  détournement plus qu’un retournement.

Et il n’y a parfois pas besoin d’un gros changement pour faire révolution. Dans une compagnie de théâtre, par exemple,  il suffit de l’arrivée d’un élément pour que le collectif bouge. Ou son départ.
Il y a alors tout un chemin de réorganisation, d’adaptation, d’assimilation.
Et la révolution, au final, n’est pas tant dans le changement initial que dans ce voyage là.
Pour soi-même, c’est un peu la même chose. On a parfois besoin d’une révolution, d’un tour plus ou moins long. Alors on change quelque chose -même un petit rien, une habitude-  et on profite du voyage.

L’équipe de Donc Y Chocs