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Billet d’humeur #14 | Un_élan

« Alors je prends de l’avance, en prenant du recul. Car prendre du recul, c’est prendre de l’élan » [MC Solaar in Le Bien Le Mal]

Il y a ces décisions à prendre, ces projets à lancer, ces débats à mener, ce renouveau à inventer, cet inconnu à embrasser…

C’est vrai.

Pause.

Cela se fera peut-être plus tard, je dis bien peut-être…

Attardons-nous un instant sur cet instant fugace, donc si précieux. Cet interstice de rien où se rebattent les cartes, où le cœur ralentit sans crier gare, embarquant dans son sillage le cours de notre cerveau. Entre chien et loup. Là où l’Abandon s’infiltre, sans filtres. Sans autres armes que l’acceptation des doutes qu’il draine et l’accueil du recul qu’il impose. Cette parenthèse suspendue, juste avant une prise d’élan dont nous ne soupçonnons pas encore l’énergie qu’elle réclame, encore moins sa portée.

Abandonnons-nous, un moment, à la possibilité du vide. Cet après-frénésie, cet avant-frénésie. Alors que nous digérons encore et que la faim ne se fait pas encore sentir. Flottons dans cet entre-deux-eaux, le temps qu’il faut -où qui s’impose à nous- pour ne plus entrevoir le rivage.

Le calme n’est pas nécessairement suivi de la tempête. Ah !

Pause (J’aurai pu titrer ce texte « une page blanche », tant son contenu correspond à l’intervalle entre ma décision de l’écrire et l’action de taper le titre « un élan »)

Peut-être, le temps de la lecture de ce billet d’humeur, vous êtes-vous fait duper ? Par automatisme, la démarche fut d’emmagasiner les mots que votre œil vous livre (encore pour quelques lignes). De les traiter, un a un, avec gourmandise ou jugement, avec acuité ou dilettantisme, mais sûrement avec maîtrise. Mais peut-être, je dis bien peut-être (pour faire durer cet instant), que votre cœur a fait de la place dans votre cerveau, qu’un espace y a fait sa place. Vous êtes donc bientôt peut-être, je dis bien peut-être, un peu plus prêt.e à percevoir cet élan, votre élan. Vers cette décision, ces projets, ces débats, ce renouveau, cet inconnu.

Attardons-nous un instant, à cet instant de pause…

Jean-Philippe, pour l’équipe Donc y Chocs [en pause estivale].