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Billet d’humeur #23 | Une-Maison

« L’art soumet l’artiste à la vérité la plus humble et la plus universelle ». 

[- Albert Camus]

Adolescente à la dérive, perdue, éperdue, en rupture, malmenée, éprouvée, j’ai eu la chance de croiser deux professeur·es fabuleux, passionné·es et tellement généreux que je les ai suivis et j’ai rencontré le théâtre.
Et bien plus encore.
En rébellion constante, écorchée, je me sentais différente et incomprise.
Le théâtre me donnait enfin la possibilité de mettre des mots sur les non dits, de donner du sens aux silences, de porter mes cris et mes rages et d’apaiser mes colères.
Je me sentais décalée et j’avais trouver une maison où cette différence était valorisée, appréciée, reconnue.
Elle l’est toujours.
Pourtant la maison a flanché parfois, craqué, s’est fissurée, j’ai voulu la quitter quelquefois, d’autres fois elle m’a forcée à dormir dehors. J’ai crue la perdre, mais elle a toujours gardé une lumière allumée, un service de nuit, une veilleuse ou une poursuite.
Avec le temps et l’expérience je sais que cette différence seule n’est pas suffisante pour créer. Chaque individu est unique, différent mais aussi semblable, commun.
Ce n’est que cet aller/retour de moi aux autres, du magnifique au commun, de la beauté au banal qui aide à appréhender le monde, les autres et soi même.
Sans rien mépriser mais en tentant de comprendre plutôt que de juger.
Les projecteurs sont prêts …. !

Stéphanie pour l’équipe Donc y Chocs